13-22 avril 2020
Chine. Regain de tension entre Pékin et Hong Kong
Le 13, l’intervention d’un député du camp prodémocratie au Parlement de Hong Kong est qualifiée d’obstruction par les autorités centrales chinoises.
Le 15, Luo Huining, le directeur du bureau de liaison, c’est-à-dire la représentation de Pékin à Hong Kong, appelle le gouvernement de Hong Kong à faire adopter « le plus vite possible » le projet de loi constitutionnel connu sous le nom d’« article 23 », qui punit tout acte de « subversion » à l’encontre du pouvoir central au nom de la « sécurité nationale ». L’article 22 de la Constitution stipule pourtant « qu’aucun département du gouvernement central […] ne peut interférer dans les affaires de la Région administrative spéciale de Hong Kong, responsable de les administrer selon ses propres lois ».
Le 17, le bureau de liaison indique qu’il n’est pas soumis à l’article 22, pas plus que l’Agence des affaires de Hong Kong et Macao qui traite de ces Régions administratives spéciales à Pékin.
Le 19, après avoir contesté cette position dans un précédent communiqué, le gouvernement de Hong Kong l’entérine. La veille, la police avait interpellé, avant de les relâcher sous caution, quinze personnalités, parmi lesquels un patron de presse, d’anciens députés et des avocats, connus pour leurs opinions favorables à la démocratie, qui sont accusés d’avoir participé en 2019 à des rassemblements interdits. Les contestataires, qui ne peuvent manifester en raison du confinement imposé par l’épidémie de Covid-19, détournent un jeu vidéo sorti en mars pour exprimer leur opposition au gouvernement et à Pékin.
Le 22, la chef de l’exécutif de Hong Kong Carrie Lam procède à un remaniement ministériel. Le ministre des Affaires constitutionnelles Patrick Nip, notamment, est rétrogradé.