13-22 novembre 1992
Pérou. Tentative de putsch et élection de l'Assemblée constituante
Le 13, le président Alberto Fujimori déjoue une tentative de coup d'État organisée par un groupe d'officiers dirigés par le général Jaime Salinas Sedo. Ceux-ci affirment qu'ils voulaient restaurer l'ordre constitutionnel et empêcher la fraude organisée, selon eux, en vue de l'élection de l'Assemblée constituante prévue pour le 22. Le président Fujimori a suspendu les institutions le 5 avril et exerce depuis lors un pouvoir quasi absolu. Décidée sous la pression de l'Organisation des États américains (O.E.A.), l'élection de l'Assemblée constituante est présentée comme le prélude au retour à la démocratie. La tentative de putsch révèle également le profond malaise que connaît l'armée, dont de nombreux cadres ont été limogés par Alberto Fujimori.
Le 22, lors de l'élection de l'Assemblée constituante, qui doit siéger jusqu'au terme du mandat présidentiel, en 1995, la liste appuyée par le président Fujimori remporte 37 p. 100 des suffrages, ce qui lui assure quarante-quatre sièges sur quatre-vingts. Les taux de 25 p. 100 d'abstentions – malgré le caractère obligatoire du vote – et de 25 p. 100 de bulletins blancs et nuls représentent un relatif succès pour les principaux partis politiques qui avaient refusé de participer au scrutin : A.P.R.A. de l'ancien président Alan García, Action populaire de l'ancien président Fernando Belaunde Terry, mouvement Liberté de Mario Vargas Llosa et Parti communiste orthodoxe. Les observateurs de l'O.E.A. estiment que le scrutin s'est déroulé normalement.