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13-23 janvier 1990

U.R.S.S.. Intervention armée en Azerbaïdjan

À partir du 13, de nouveaux affrontements ethniques embrasent le Caucase. À Bakou, capitale de la république d'Azerbaïdjan, de véritables progroms anti-Arméniens sont perpétrés par des Azéris. En trois jours, on déplore cinquante-six morts ; la violence et l'acharnement des nationalistes obligent les autorités à évacuer des milliers de personnes, des Arméniens mais également des Russes. Ce déchaînement intervient après deux semaines d'agitation, pendant lesquelles les Azéris, musulmans, ont réclamé en vain à Moscou l'ouverture de la frontière avec l'Iran. Des postes frontières ont même été attaqués et détruits.

Le 15, l'état d'urgence est décrété dans plusieurs régions d'Azerbaïdjan, dont le Haut-Karabakh, enclave arménienne en terre azérie, où des combats à l'armée lourde ont fait, la veille, une cinquantaine de morts. Les onze mille militaires soviétiques et les détachements du K.G.B. envoyés sur place tentent de séparer les combattants et se trouvent confrontés à une véritable situation de guerre.

Le 17, les habitants de Bakou s'opposent à la progression des chars soviétiques dans la ville et le comité central du P.C. local, où se trouve l'envoyé spécial de Moscou, Evgueni Primakov, est encerclé. Le lendemain, une grève générale paralyse la ville, tandis que se poursuit l'évacuation des Arméniens.

Le 20, la situation restant bloquée, l'état d'urgence est instauré à Bakou et les chars investissent la ville. De violents combats font cent vingt-cinq morts, dont vingt-sept soldats soviétiques. Tandis que les nationalistes azéris appellent à la désobéissance civile, la république autonome du Nakhitchevan, enclave azérie en Arménie, proclame son indépendance.

Le 22, Moscou reçoit l'appui officiel de Washington, qui estime qu'il était « nécessaire de recourir à la force pour rétablir l'ordre ».

À partir du 23, les forces de l'ordre contrôlent la situation, qui reste très tendue en Azerbaïdjan. Les députés azéris adressent à Moscou un ultimatum, menaçant de faire sécession si l'état d'urgence n'est pas levé et si les troupes soviétiques ne sont pas rappelées.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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