13-26 février 1991
U.R.S.S.. Montée de la tension entre réformateurs et conservateurs
Le 13, en rappelant que « la loi et l'ordre » doivent l'emporter sur « les activités manifestement subversives de certaines forces qui ne soutiennent pas notre choix », Mikhaïl Gorbatchev accentue une tentative de reprise en main qui l'a conduit, cinq jours plus tôt, à faire passer la télévision sous son propre contrôle, au lieu de la tutelle parlementaire existant auparavant.
Le 19, à la fin d'un long entretien diffusé en direct par la télévision, Boris Eltsine, leader des réformateurs radicaux, demande la « démission immédiate » du chef de l'État, qu'il accuse d'avoir « trompé le peuple » en conduisant « le pays à la dictature, joliment appelée régime présidentiel ».
Le 23, répondant à l'appel des conservateurs, plus de cent mille personnes, dont de nombreux militaires, défilent dans les rues de Moscou à l'occasion de la fête de l'armée. Le lendemain, les partisans de Boris Eltsine, plus nombreux encore, descendent dans les rues de la capitale, en réplique à la manifestation des conservateurs.
Le 26, lors d'une visite à Minsk, Mikhaïl Gorbatchev lance une violente contre-attaque contre Boris Eltsine, fustigeant les « pseudo-démocrates » qu'il accuse de mener le pays à « la guerre civile ».