13-27 mars 1993
Algérie. Des personnalités politiques prises pour cibles par des terroristes islamistes
Le 13, le Haut Comité d'État annonce la reprise du « dialogue national » avec les partis politiques, ajourné durant l'automne de 1992. Ce dialogue est destiné à déterminer les « modalités pratiques de la gestion de la transition ». Plusieurs partis, dont le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed, refusent d'y participer.
Le 14, Hafid Senhadri, membre du Conseil consultatif national (C.C.N.), est mortellement blessé par balles à Alger. C'est la première fois que les terroristes, dont les forces de l'ordre constituent la cible essentielle, s'en prennent à une personnalité politique civile.
Le 16, Djilalli Lyabès, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, est tué par balles dans la banlieue d'Alger.
Le 16 également, le ministre du Travail et des Affaires sociales Tahar Hamdi est blessé dans un autre attentat.
Le 17, Laadi Flici, membre du C.C.N., est également assassiné par balles à Alger.
Le 22, quelque cent mille personnes défilent à Alger à l'appel de divers partis, associations et syndicats afin de protester contre le terrorisme islamiste. Des marches sont également organisées dans les grandes villes du pays.
Le 22 également, l'attaque de la caserne de Boughezoul, au sud d'Alger, par un commando de trente-cinq islamistes, fait quarante et un morts, dont dix-huit soldats. Il s'agit de l'opération terroriste la plus importante depuis l'instauration de l'état d'urgence, en février 1992.
Le 27, l'Algérie rompt ses relations diplomatiques avec l'Iran, qu'elle accuse d'ingérence dans ses affaires intérieures et dont elle dénonce l'« appui déclaré au terrorisme » islamiste.