13-29 février 2000
Indonésie. Le général Wiranto suspendu de ses fonctions gouvernementales
Le 13, le président Abdurrahman Wahid suspend le général Wiranto de ses fonctions de ministre coordonnateur des Affaires politiques et de la Sécurité. Cette mesure est adoptée « à titre temporaire », dans l'attente de la remise du rapport d'enquête demandé au procureur général concernant la violation des droits de l'homme à Timor oriental, au lendemain du référendum d'août 1999 sur l'indépendance du territoire, alors que le général Wiranto était commandant en chef de l'armée. La suspension du ministre intervient à la suite de la publication, le 31 janvier, des rapports de deux commissions d'enquête, l'une de l'O.N.U., l'autre de la Commission indonésienne des droits de l'homme, qui concluaient à la responsabilité de l'armée dans les violences meurtrières perpétrées en septembre 1999 à l'encontre de la population est-timoraise. C'est la Commission indonésienne qui a préconisé l'ouverture d'enquêtes judiciaires contre certaines personnalités, dont le général Wiranto.
Le 25, l'amiral Widodo Adisucipto, commandant en chef des forces armées, déclare que l'armée pourrait renoncer aux trente-huit sièges de députés qui lui sont réservés au Parlement.
Le 28, le président Wahid procède à un profond remaniement au sein de l'armée. Les alliés du général Wiranto sont écartés.
Le 29, Abdurrahman Wahid se rend en visite à Timor oriental où il est accueilli par les dirigeants indépendantistes Xanana Gusmao et José Ramos Horta. Il présente ses excuses pour les années d'occupation du territoire par l'armée indonésienne.