13-29 mai 1981
France. Installation du gouvernement Mauroy
Le 13, après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Raymond Barre, Premier ministre depuis le 25 août 1976, remet la démission de son gouvernement à Valéry Giscard d'Estaing, président sortant.
Le 21, jour de l'installation officielle à l'Élysée du nouveau président, ce dernier nomme au poste de Premier ministre Pierre Mauroy, maire de Lille.
Le 22, la composition du gouvernement est rendue publique. Ses quarante-trois membres comprennent trente-neuf socialistes, trois représentants du Mouvement des radicaux de gauche (M.R.G.) et Michel Jobert. Aucun communiste n'y figure. On y trouve six femmes et cinq ministres d'État : Gaston Defferre (Intérieur et Décentralisation), Nicole Questiaux (Solidarité nationale), Michel Jobert (Commerce extérieur), Michel Rocard (Plan et Aménagement du territoire) et Jean-Pierre Chevènement (Recherche et Technologie). Parmi les ministres, Maurice Faure est garde des Sceaux, Claude Cheysson est chargé des Relations extérieures, Charles Hernu de la Défense, Jacques Delors de l'Économie et des Finances, Alain Savary de l'Éducation nationale, Édith Cresson de l'Agriculture, Michel Crépeau de l'Environnement. À noter la création d'un ministère du Temps libre, attribué à André Henry, et d'un ministère de la Mer confié à Louis Le Pensec. En s'installant à l'hôtel Matignon, Pierre Mauroy déclare que « le gouvernement de la République sera celui de la rigueur et de l'imagination ».
Les premières préoccupations du nouveau gouvernement sont d'ordre économique. Dès le 22, il adopte un sévère resserrement du contrôle des changes, tandis que la Banque de France porte à 22 p. 100 son taux directeur. Il s'agit de mettre fin à l'hémorragie de devises qui atteint de 400 à 600 millions de dollars par jour depuis l'élection présidentielle.
Le 24, le Premier ministre se rend à Lille. Il définit son programme en trois mots : « calme, réalisme, détermination ». Sa « loi » sera la « concertation sociale ».
Le 25, Jacques Delors déclare que « sa tâche première sera de développer l'épargne à long terme ». Les nouveaux ministres définissent chacun dans leur secteur le sens de leur action.
Le 26, Georges Fillioud, ministre de la Communication, déclare vouloir « rompre entre le pouvoir politique et les directions des chaînes » de télévision « les liens de dépendance » institués par la loi et la pratique.
Le 27, Alain Savary, ministre de l'Éducation nationale, assure que la liberté de l'enseignement ne sera « nullement remise en cause », ce qui ne calme pas pour autant l'inquiétude des responsables de l'enseignement privé.
Le 29, Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur, annonce la création d'une commission chargée d'élaborer une « réglementation des écoutes téléphoniques ».