13-29 mai 1992
Italie. Assassinat du juge Giovanni Falcone et élection présidentielle
Le 13, les grands électeurs – députés, sénateurs et délégués régionaux – se réunissent à Rome pour désigner un successeur à Francesco Cossiga, qui a démissionné de ses fonctions de chef de l'État le 28 avril. Les résultats des élections législatives des 5 et 6 avril rendent difficile la constitution d'une majorité. Quinze tours de scrutin se succèdent sans résultat, ce qui aggrave la crise de confiance envers la classe politique italienne, compromise dans divers scandales politico-financiers.
Le 23, dans les environs de Palerme, le juge sicilien Giovanni Falcone, spécialisé depuis dix ans dans la lutte anti-Mafia et organisateur des « maxi-procès » de la fin des années quatre-vingt avant d'être mis à l'écart, est victime d'un attentat. L'explosion d'une tonne de Tritol dissimulée sous l'autoroute pulvérise son cortège. L'indignation est vive dans le pays, où une grève de solidarité d'une heure est décrétée.
Le 25, le jour des obsèques du juge Falcone, le démocrate-chrétien Oscar Luigi Scalfaro, président de la Chambre des députés, réputé pour son intégrité, est élu président par six cent soixante-douze voix sur mille quatorze.
Le 28, lors de son discours d'investiture, le nouveau président lance un appel à « servir l'État », à combattre la criminalité et à lutter contre « la collusion entre politique et affaires », mais aussi à assainir la politique budgétaire et à entreprendre les réformes constitutionnelles nécessaires. Le 29, une série de mesures visant à renforcer la législation anti-Mafia est rendue publique.