13-30 novembre 2006
Tchad - Soudan. Tensions à la frontière entre le Tchad et le Soudan
Le 13, le gouvernement instaure l'état d'urgence dans la capitale et dans l'est du pays à la suite d'incursions de milices non identifiées à travers la frontière soudanaise, depuis le début du mois, qui ont causé des centaines de morts au Tchad. N'Djamena évoque l'« exportation du drame du Darfour » soudanais, où des milices arabes appuyées par le gouvernement, les janjawid, terrorisent les tribus locales, accusées de protéger une rébellion séparatiste soutenue par le Tchad. À cette menace s'ajoute celle des rebelles tchadiens de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (U.F.D.D.) de Mahamat Nouri, qui mènent également des actions à partir du Soudan avec le soutien de Khartoum.
Le 19, les autorités tchadiennes annoncent l'intervention de troupes en République centrafricaine, dont la frontière avec le Soudan est également menacée par l'incursion de rebelles.
Le 23, des troupes de l'U.F.D.D. franchissent la frontière soudano-tchadienne.
Le 25, elles s'emparent d'Abéché, la grande ville de l'Est, avant de faire retraite sans attendre la contre-offensive des troupes de N'Djamena. D'autres troupes rebelles, appartenant au Rassemblement des forces démocratiques de Timane et Tom Erdimi ainsi qu'à la Concorde nationale tchadienne de Hassan Saleh Al-Djinédi, font mouvement vers l'ouest du pays.
Le 28, le gouvernement tchadien déclare le pays « en état de guerre avec le Soudan ».
Le 30, le Premier ministre français Dominique de Villepin se rend à N'Djamena où il apporte le soutien de Paris au régime du président Idriss Déby.