13-31 décembre 1981
Pologne. Réactions internationales à l'instauration de l'état de guerre
Le 13, dès l'annonce de l'état de guerre, le président Ronald Reagan indique que les États-Unis considéreraient « avec sérieux toute ingérence en Pologne ». L'agence Tass, pour sa part, approuve le coup de force, soulignant qu'il s'agit d'une « affaire intérieure ».
Le 14, les États-Unis suspendent leur aide alimentaire à Varsovie, « jusqu'à ce que la situation se clarifie ». Les P.C. italien et espagnol condamnent le putsch.
Le 15, les Dix, réunis à Londres, expriment leur inquiétude devant la situation.
Le 17, le président des États-Unis, jugeant « impossible » la poursuite de l'aide à la Pologne, décide de ne pas fournir les 100 millions de dollars de crédits supplémentaires demandés par Varsovie. Le même jour, l'Assemblée européenne condamne à son tour l'état de guerre.
Les 18 et 19, les dirigeants des pays communistes se réunissent à Moscou, officiellement pour fêter les soixante-quinze ans de Leonid Brejnev. Le général Jaruzełski, absent, adresse à celui-ci un message dans lequel il le remercie pour sa « compréhension ».
Le 20, Romuald Spasowski, ambassadeur de Pologne à Washington, demande et obtient l'asile politique. Il est suivi, le 23, par l'ambassadeur à Tōkyō. Le même jour, l'envoyé du Vatican Mgr Luigi Poggi arrive à Varsovie. Il rencontre le général Jaruzełski le 24, et rentre à Rome le 27, révélant qu'il a rencontré par deux fois Lech Wałesa.
Le 22, les Dix estiment que la répression constitue une « claire violation » des accords d'Helsinki.
Le 23, les États-Unis annoncent plusieurs sanctions économiques contre la Pologne, en particulier l'arrêt des crédits à l'exportation. Le lendemain, l'agence Tass dénonce cet « ultimatum ».
Le 29, le présidium de l'Internationale socialiste, réuni à Paris à l'initiative du P.S. français, condamne à l'unanimité le coup de force et la répression. La préparation de cette réunion a provoqué des tensions au sein de l'Internationale socialiste, Willy Brandt ayant publié une déclaration nettement en retrait par rapport à la position du P.S. Le même jour, le P.C. italien dénonce la « responsabilité » de l'U.R.S.S. dans les événements de Pologne. Ronald Reagan prend contre Moscou des sanctions économiques qualifiées par l'agence Tass de « nouvelle provocation » et de « diktat grossier ».
Les 30 et 31, pour la première fois depuis le 13, un officiel polonais se rend dans un pays occidental. À Bonn, puis à Cologne, Mieczysław Rabowski, vice-Premier ministre, tente de rassurer les Allemands sur le sort de leurs créances.