13-31 décembre 1991
France. Mobilisation du Parti socialiste et de François Mitterrand contre la « sinistrose »
Du 13 au 15, le Parti socialiste est réuni en congrès extraordinaire à l'Arche de la Défense, près de Paris. Dix-huit mois après le congrès de Rennes, qui avait offert le spectacle du déchirement entre les courants internes, il s'agit pour les militants socialistes de rétablir l'image d'un parti uni et d'adopter le texte d'un nouveau projet devant servir de référence idéologique. Ce dernier, qui s'intitule « Un nouvel horizon pour la France et le socialisme », est adopté, avec un taux de participation de 66 p. 100, par 81,36 p. 100 des votants. C'est l'occasion pour tous les dirigeants socialistes d'exhorter les congressistes à surmonter la morosité engendrée par la perspective d'une défaite électorale qu'annoncent les sondages.
Le 15, François Mitterrand, invité de l'émission « 7 sur 7 » sur T.F.1, exprime aussi le souci de lutter contre la « sinistrose » et le « vague à l'âme », tout en reconnaissant la gravité du problème du chômage, seul souci qui le « ronge ». L'essentiel de ses propos est consacré au sommet de Maastricht. Le président de la République, saluant « l'un des événements les plus importants du dernier demi-siècle », annonce que la ratification des accords de Maastricht devra être accompagnée d'une réforme constitutionnelle et que ces deux textes pourraient être soumis à un référendum au deuxième trimestre de 1992, avant qu'un projet de révision des institutions soit également proposé aux Français, un peu plus tard dans l'année.
Le 22, le baromètre de l'I.F.O.P. montre que François Mitterrand bat, avec seulement 22 p. 100 d'avis favorables, son record d'impopularité, qui datait de novembre 1984.
Le 31, dans sa traditionnelle allocution de vœux, le président de la République reconnaît que la France traverse une « crise de langueur », mais souligne que, « dans le désordre général », le pays « s'en tire mieux que les autres ».