13-31 mai 2024
France. Émeutes en Nouvelle-Calédonie
Le 13, des émeutes éclatent en Nouvelle-Calédonie, alors que débute l'examen à l'Assemblée nationale d'un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les élections provinciales dans ce territoire d'outre-mer. Les partis indépendantistes sont opposés à cette réforme, qui diminuerait le poids électoral des autochtones (les Kanak). Le Haut-Commissariat en Nouvelle-Calédonie, qui y représente l’État, fait état de « blocages de voies publiques ».
Le 14, le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie instaure un couvre-feu à Nouméa. Les députés adoptent le projet de loi constitutionnelle. Déjà adopté par le Sénat en avril, le texte doit désormais être approuvé par les parlementaires réunis en Congrès, car il s’agit d’une révision constitutionnelle.
Le 15, l'état d'urgence entre en vigueur en Nouvelle-Calédonie. Quatre personnes sont mortes depuis le début des violences, dont un gendarme. Les principaux partis indépendantistes et loyalistes condamnent les violences et appellent au calme.
Le 16, le Premier ministre Gabriel Attal annonce l'envoi de renforts de forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie. Un deuxième gendarme est tué, ce qui porte le bilan à cinq morts.
Le 22, le président Emmanuel Macron arrive en Nouvelle-Calédonie, où il rencontre des responsables politiques indépendantistes et loyalistes.
Le 23, Emmanuel Macron affirme que la réforme du corps électoral ne passera pas « en force dans le contexte actuel ». Il annonce le lancement d’une « mission de médiation et de travail », dont l’objectif sera de trouver un « accord global » sur les questions du corps électoral, de « l’organisation des pouvoirs » ou encore de « l’avenir économique » de la Nouvelle-Calédonie. Il promet le retour de l'ordre ainsi que des aides pour les établissements impactés par les violences.
Le 27, l'état d'urgence est levé dans le territoire. Le couvre-feu reste en application.
Le 31, une « grande opération de police » a lieu dans un quartier de Nouméa, le dernier « qui n’était pas sous contrôle » des forces de l’ordre, rapporte Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur.