13 février-4 mars 2006
France. Émotion de la communauté juive après un enlèvement meurtrier
Le 13, Ilan Halimi, un jeune homme enlevé le 21 janvier en région parisienne alors qu'il se rendait à un rendez-vous avec une jeune fille servant d'appât, est retrouvé agonisant en bordure de voie ferrée, à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Il meurt des suites des sévices subis durant sa détention. Une rançon avait été demandée, mais son versement plusieurs fois différé. Les enquêteurs évoquent l'existence d'un « gang organisé » qui serait responsable de plusieurs autres tentatives d'enlèvement au cours des mois précédents.
Le 17, le chef présumé du gang, Youssouf Fofana, échappe à une opération de police effectuée à Bagneux (Hauts-de-Seine), dans la cité où Ilan Halimi était détenu.
Le 20, les juges d'instruction chargés de l'affaire retiennent la circonstance aggravante du caractère antisémite du crime lors des mises en examen de membres présumés du gang. Les enquêteurs émettent des réserves sur cette interprétation, privilégiant le motif financier de l'enlèvement.
Le 22, Youssouf Fofana est arrêté par la police ivoirienne à Abidjan, où il s'était enfui. Il reconnaît sa participation à l'enlèvement et au meurtre d'Ilan Halimi mais nie tout mobile antisémite.
Le 23, dans une synagogue parisienne, le président Chirac, le Premier ministre Dominique de Villepin ainsi que de nombreux représentants politiques et religieux assistent à une cérémonie organisée à la mémoire d'Ilan Halimi.
Le 26, à l'appel du Conseil représentatif des institutions juives de France, de la Licra et de S.O.S. Racisme, quelques dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles de nombreuses personnalités politiques, défilent à Paris et dans plusieurs villes de province « contre le racisme et l'antisémitisme ».
Le 4 mars, Youssouf Fofana est extradé de Côte d'Ivoire vers la France.