13 juin 1995
France. Reprise des essais nucléaires
Lors d'une conférence de presse, le président Jacques Chirac annonce sa décision de reprendre une « ultime série » de huit essais nucléaires souterrains dans les atolls français du Pacifique sud, entre septembre 1995 et mai 1996, afin d'« assurer la sûreté, la sécurité et la fiabilité de nos forces de dissuasion ». Il indique dans le même temps son intention de signer le traité international sur l'interdiction des essais, dont la mise au point doit s'achever à l'automne de 1996. Rompant le moratoire établi par son prédécesseur en avril 1992 — et respecté par les autres puissances nucléaires, à l'exception de la Chine —, Jacques Chirac donne raison aux experts et aux militaires qui affirmaient la nécessité d'une dernière série d'essais avant de recourir aux seules méthodes de simulation. Le geste du président de la République a un caractère « gaullien » en raison tant du domaine concerné que de l'indépendance de décision qu'il illustre. Critiquée par l'opposition de gauche en France, l'annonce de la reprise des essais français est aussi vivement condamnée par l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon. Le président des États-Unis, Bill Clinton, « regrette » cette décision. Les pays riverains du Pacifique, à l'exception de la Chine, ainsi que de nombreux pays européens, font part de leur réprobation. La reprise des essais nucléaires remet en cause les relations entre la France et la région Pacifique, qui s'étaient améliorées après avoir été durablement assombries par l'attentat contre le Rainbow-Warrior, en juillet 1985, à Auckland.