13 mai-7 juin 1981
Vatican. Attentat contre le pape Jean-Paul II
Le 13, alors qu'il parcourt la foule des fidèles massés place Saint-Pierre, Jean-Paul II est victime de coups de feu tirés contre lui et atteint de plusieurs balles de 9 mm. Deux touristes américaines sont également atteintes. Transporté immédiatement à la clinique Gemelli de Rome, le pape y subit une opération de plusieurs heures. L'auteur de l'attentat, arrêté sur place, est un jeune Turc, Mehmet Ali Agca. Extrémiste de droite, il avait été condamné à mort par contumace en 1979 pour l'assassinat du directeur du quotidien turc Millyet, après son évasion de la prison militaire d'Istambul. Ce journal avait publié, en novembre de la même année, une lettre où Mehmet Ali Agca exprimait son intention de tuer Jean-Paul II lors de son voyage en Turquie.
Le 14, tandis que les bulletins de santé publiés se montrent prudemment optimistes, les messages de sympathie, dont celui de Leonid Brejnev, affluent du monde entier au Vatican. Ankara procède à l'arrestation de complices du terroriste et demande l'extradition de celui-ci. Les premiers éléments de l'enquête policière faisant apparaître des allées et venues de Mehmet Ali Agca en R.F.A., une polémique se développe entre la Turquie et l'Allemagne fédérale sur l'efficacité de la lutte contre les organisations d'extrême droite.
Le dimanche 17, un message enregistré par Jean-Paul II est diffusé place Saint-Pierre. Il déclare prier « pour le frère qui m'a frappé et à qui j'ai sincèrement pardonné ».
Cet attentat entraîne l'annulation du voyage que Jean-Paul II devait effectuer du 31 mai au 5 juin en Suisse et rend « très improbable » sa visite à Lourdes en juillet prochain à l'occasion du congrès eucharistique international.
Le 3 juin, le pape quitte la clinique pour regagner le Vatican, où il effectue sa première apparition publique le 7 juin, pour la Pentecôte, dans la basilique Saint-Pierre.