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13 mars-4 avril 2005

Kirghizstan. Renversement du président Askar Akaïev

Le 13 se déroule le second tour des élections législatives, à l'issue desquelles l'opposition, dirigée par l'ancien Premier ministre Kourmanbek Bakiev, n'obtient que 6 sièges sur 75 au Parlement. Celle-ci, tout comme les observateurs internationaux, dénonce des fraudes massives.

Le 20, dans deux villes du sud du pays, Och et Djelalabad, des affrontements meurtriers opposent les forces de l'ordre à des manifestants qui réclament le départ du président Akaïev au pouvoir depuis octobre 1991.

Le 23, ce dernier envoie une délégation à Och en vue de préparer des négociations avec l'opposition, qui contrôle à présent le sud du pays. Dans le même temps, le gouvernement menace d'employer la force pour rétablir l'« ordre constitutionnel ».

Le 24, des manifestants réunis en masse à Bichkek, la capitale, prennent le contrôle du siège du gouvernement. Le président Akaïev quitte le pays et se réfugie en Russie. L'armée russe, qui possède une base dans le pays, affiche une attitude de « neutralité » face aux événements. Washington, qui dispose également d'une base militaire au Kirghizstan, exprime sa satisfaction. Le changement de régime s'accompagne de scènes de pillages dans la capitale.

Le 25, le Parlement désigne Kourmanbek Bakiev comme chef de l'État et du gouvernement par intérim. Celui-ci annonce l'organisation d'une élection présidentielle anticipée en juin, suivie de nouvelles élections législatives. Tandis qu'Askar Akaïev affirme, depuis la Russie qui lui a accordé l'asile, qu'il n'a pas démissionné, le président russe Vladimir Poutine se dit prêt à travailler avec le nouveau régime.

Le 4 avril, Askar Akaïev accepte finalement de démissionner, aux termes d'un accord conclu sous l'égide de Moscou et de Washington.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 24 décembre 1995 Kirghizstan. Première élection présidentielle

    Le 24, le président sortant, Askar Akaïev, remporte la première élection présidentielle organisée depuis l'indépendance du pays, en 1991. Il obtient 71,6 p. 100 des voix ; son rival communiste, Absamat Massaliev, en recueille 24,4 p. 100. Le taux de participation est d'environ 82 p. 100.

  • 31 août 1991 Kirghizstan. Proclamation d’indépendance du Kirghizstan

    À la faveur du coup d’État conservateur qui éclate à Moscou le 19 août, la république du Kirghizstan proclame son indépendance vis-à-vis de l’U.R.S.S. Le 12 novembre 1990, le Kirghizstan était la dernière république socialiste soviétique à proclamer sa souveraineté.