14-16 avril 1999
Algérie. Élection d'Abdelaziz Bouteflika, candidat unique, à la présidence de la République
Le 14, six des sept candidats à l'élection présidentielle dénoncent des « fraudes » au profit d'Abdelaziz Bouteflika lors des premières opérations de vote dans les bureaux itinérants du Sahara et dans les casernes. Ils exigent l'annulation du scrutin dans ces bureaux et demandent à rencontrer le président Liamine Zeroual. Ancien ministre des Affaires étrangères du président Houari Boumediene, soutenu par la coalition gouvernementale, traité avec faveur par les services publics, Abdelaziz Bouteflika est considéré comme le candidat du pouvoir. Devant le rejet de leurs exigences, les six candidats annoncent leur retrait et déclarent qu'ils ne reconnaîtront pas la légitimité des résultats. Il s'agit de Mouloud Hamrouche (réformateur), Ahmed Taleb Ibrahimi (nationaliste islamiste), Hocine Aït Ahmed (socialiste kabyle), Youcef El Khateb (héros de la guerre d'indépendance), Mokdad Sifi (ancien Premier ministre du président Zeroual) et Abdallah Djaballah (islamiste). Cependant, leurs bulletins seront disponibles dans les bureaux de vote.
Le 15, Abdelaziz Bouteflika, seul candidat en course, est élu président au premier tour avec 73,79 p. 100 des suffrages. Le taux de participation officiel est de 60,25 p. 100. Selon les autres candidats, il ne serait que de 20 à 30 p. 100. Ahmed Taleb Ibrahimi, qui était soutenu par l'ex-Front islamique du salut, arrive en deuxième position, avec 12,53 p. 100 des voix. Aucun autre candidat ne dépasse 4 p. 100 des suffrages.
Le 16, la « marche pacifique contre la dictature » organisée sur l'initiative du Front des forces socialistes, qui était interdite, est réprimée par les forces de l'ordre.
Le 16 également, le ministère français des Affaires étrangères s'étant déclaré « préoccupé » par les conditions de l'élection présidentielle algérienne, Abdelaziz Bouteflika accuse Paris de considérer l'Algérie comme un « protectorat ».