14-16 juillet 1992
France. Polémique à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv'
Le 14, lors d'une conférence de presse, le président Mitterrand réagit à la publication, en juin, d'un manifeste en faveur de « la reconnaissance officielle des crimes de l'État français de Vichy contre les juifs ». Il invoque la responsabilité du régime du maréchal Pétain, et disculpe la République qui a « toujours été celle qui a tendu la main pour éviter les ségrégations et principalement les ségrégations raciales ». Une polémique naît à ce propos au sujet de la continuité de l'État au cours de la guerre, et du rôle joué par François Mitterrand à cette époque.
Le 16 a lieu, boulevard de Grenelle à Paris, la célébration officielle du cinquantième anniversaire de la rafle du Vel' d'Hiv', au cours de laquelle, en juillet 1942, treize mille juifs parisiens furent arrêtés puis parqués dans le vélodrome par la police française sur ordre de l'occupant allemand, avant d'être déportés. Le président François Mitterrand, venu déposer une gerbe, est hué par des militants sionistes. Mais Jean Kahn, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, considère que le geste du président Mitterrand « vaut condamnation de ce qui s'est passé durant cette période ».