14-17 juin 1984
C.E.E.. Forte abstention aux élections européennes et recul quasi général des majorités au pouvoir
L'élection des députés à l'Assemblée des Communautés européennes a lieu le 14 au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, le 17 en France, en Allemagne fédérale, en Belgique, en Grèce, en Italie et au Luxembourg. Tous les pays membres, sauf la Grande-Bretagne qui s'en tient au scrutin majoritaire, votent avec le système de la représentation proportionnelle, mais dans des cadres et selon des modalités différentes.
Danemark : 16 sièges (dont un pour le Groenland). La participation est de 53 p. 100. Le Parti social-démocrate (3 sièges) est devancé pour la première fois par le Parti conservateur, membre de la coalition gouvernementale, qui double le nombre de ses sièges (4 au lieu de 2). Le Front national, contre le Marché commun, conserve ses quatre députés mais ne réalise pas le score attendu.
République d'Irlande : 15 sièges. Le taux de participation est de 48 p. 100. Le Parti travailliste, membre de la coalition au pouvoir, connaît un important recul et perd ses 4 sièges. Le parti du Premier ministre, le Fine Gael, gagne 2 sièges (6 au lieu de 4). Le Fianna Fail, principal parti de l'opposition, passe de cinq à huit députés.
Pays-Bas : 25 sièges. La participation est un peu supérieure à 50 p. 100. L'opposition social-démocrate conserve ses 9 sièges. Les chrétiens-démocrates perdent deux députés (huit au lieu de dix). Leurs partenaires gouvernementaux, les libéraux, obtiennent 5 sièges, soit un de plus que dans la précédente Assemblée. À noter une poussée de l'extrême droite qui n'obtient cependant pas de représentants.
Grande-Bretagne : 81 sièges. Avec 32 p. 100, le taux de participation est le plus faible de l'Europe des Dix. Les conservateurs, qui perdent 15 sièges par rapport à 1979 (45 au lieu de 60) restent en tête, mais les travaillistes gagnent 14 sièges (32 au lieu de 18).
Allemagne fédérale : 81 sièges. La participation est de 56,8 p. 100. La C.D.U.-C.S.U. conserve 41 de ses 42 sièges. Son partenaire au pouvoir, le Parti libéral (F.D.P.), ne parvient pas à franchir la barre des 5 p. 100 et perd ses 4 sièges. L'opposition social-démocrate cède 2 sièges (33 au lieu de 35). Les Verts, qui obtiennent 7 sièges, font leur entrée à l'Assemblée européenne.
Belgique : 24 sièges. La participation est de 92,2 p. 100 (le vote est obligatoire). Le scrutin est marqué par une nette progression des socialistes francophones et flamands qui gagnent ensemble 2 sièges (9 au lieu de 7). Les sociaux-chrétiens (C.V.P. et P.S.C.), membres de la coalition gouvernementale, enregistrent un net recul et perdent 4 des 10 sièges qu'ils détenaient précédemment. Les écologistes franchissent la barre des 5 p. 100 et remportent 2 sièges. En revanche les partis « linguistiques » essuient un grave revers.
Grèce : 24 sièges. La participation est de 77 p. 100. Les socialistes au pouvoir du P.A.S.O.K. obtiennent près de 42 p. 100 des voix et conservent leurs dix députés. La Nouvelle Démocratie (opposition) réalise un score de 38 p. 100 mais ne gagne qu'un siège (9 au lieu de 8).
Italie : 81 sièges. Le scrutin est marqué par une participation élevée : 84 p. 100. Le Parti communiste avec 33,3 p. 100 des voix et vingt-sept députés (au lieu de vingt et un) devance pour la première fois la Démocratie chrétienne qui, avec 33 p. 100 des voix, perd 2 sièges (27 au lieu de 29). Le Parti socialiste qui dirige la coalition au pouvoir ne progresse pas et conserve ses neuf députés.
Luxembourg : 6 sièges. La participation est de 87 p. 100. Les socialistes gagnent un siège (deux au lieu d'un), les chrétiens-sociaux conservent leurs trois députés et les démocrates perdent un siège.