14-17 juin 2000
Algérie - France. Visite du président Abdelaziz Bouteflika en France
Du 14 au 17, Abdelaziz Bouteflika effectue la première visite en France d'un président algérien depuis celle de Chadli Bendjedid en 1983. Les relations franco-algériennes sont marquées par des tensions et des crises, notamment depuis l'annulation des élections de 1991 par l'armée algérienne, prélude aux violences meurtrières que le pays continue de subir. Lors de sa visite à Alger en juillet 1999, le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, avait appelé de ses vœux une « refondation » des relations bilatérales.
Le 14, lors de la réception offerte au président algérien, le président Jacques Chirac appelle, « dans le respect des sensibilités de chacun, [à] bâtir une relation apaisée et ambitieuse » entre les deux pays.
Le 15, s'exprimant devant l'Assemblée nationale, dont la moitié des élus de l'opposition ont quitté les bancs par « devoir de mémoire » envers les rapatriés et les harkis, Abdelaziz Bouteflika évoque la nécessité de « sortir des oubliettes du non-dit la guerre d'Algérie, en la désignant par son nom » et de « rectifier dans les manuels scolaires [français] l'image parfois déformée de certains épisodes de la colonisation ». De son côté, le Premier ministre, Lionel Jospin, annonce la conversion en investissement d'une partie de la dette algérienne envers la France, pour un montant de 400 millions de francs sur un total de 22,75 milliards. En outre, le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, annonce son intention de faciliter l'octroi de titres de séjour aux Algériens, notamment « aux scientifiques et aux artistes ». Le soir, lors d'un dîner-débat, le président Bouteflika affirme que « l'Algérie veut entretenir des relations extraordinaires, non banales, [...] avec la France ».
Le 16, Abdelaziz Bouteflika se rend à Verdun afin d'honorer la mémoire des 26 000 Algériens morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale.