14-17 octobre 1985
France. Attentats et polémiques autour de Jean-Marie Le Pen
Le 14, deux attentats contre le siège d'Antenne 2 et devant la Maison de la radio, à Paris, sont revendiqués par le mouvement dissous Action directe, pour protester contre le passage de Jean-Marie Le Pen à France Inter et sur Antenne 2.
Le 16, Jean-Marie Le Pen est l'invité de l'Heure de vérité sur Antenne 2 ; au cours de cette émission, qui connaît son taux d'écoute le plus élevé depuis sa création, il répond aux accusations formulées contre lui par son ancien compagnon Jean-Maurice Demarquet, dans un entretien publié par Le Monde de la veille. D'après cet ancien député poujadiste, le président du Front national aurait une part de responsabilité dans la mort d'Hubert Lambert, dont il hérita en 1976. Il accuse également Jean-Marie Le Pen d'avoir pratiqué la torture en Algérie et de tenir fréquemment des propos racistes. Le destinataire de ces déclarations, indigné, parle d'un « complot » monté par ceux qui ont peur du Front national et fait peser ses soupçons sur l'U.D.F. et, surtout, le R.P.R. Bien que contesté par la plupart des observateurs, Jean-Marie Le Pen reprend des chiffres déjà cités sur le coût supposé de l'immigration. Enfin, en ce qui concerne sa fortune personnelle, il affirme contre toute évidence qu'il n'est « pas astreint à faire la déclaration sur les grandes fortunes ».
Le 17, un troisième attentat, également revendiqué par Action directe et toujours pour le même motif, provoque d'importants dégâts au siège de la Haute Autorité de l'audiovisuel, à Paris.