14-21 décembre 2009
Cambodge. Inculpation de génocide contre quatre anciens dirigeants Khmers rouges
Le 14, le Tribunal spécial pour les Khmers rouges, parrainé par les Nations unies, inculpe de génocide Nuon Chea, l'ancien numéro deux et idéologue du régime de Pol Pot (1975-1979). Au total, deux millions de personnes, soit un quart de la population du Cambodge, sont mortes durant cette période sous la torture, d'épuisement ou de malnutrition. Mais l'accusation de génocide concerne uniquement les crimes commis contre les Vietnamiens du Cambodge et contre la minorité musulmane Cham – entre cent mille et quatre cent mille Chams ont été massacrés pendant cette période.
Le 15, le même tribunal notifie à Ieng Sary, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Pol Pot, qu'il est aussi accusé de génocide.
Le 18, l'ancien chef de l'État du régime des Khmers rouges Khieu Samphan, déjà poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, est inculpé de génocide. Défendu notamment par l'avocat français Jacques Vergès, il se présente comme un intellectuel patriote, tenu à l'écart du « noyau dirigeant ».
Le 21, Ieng Thirith, ex-ministre des Affaires sociales et épouse de Ieng Sary, est à son tour inculpée de génocide. Ces quatre derniers anciens dirigeants khmers rouges encore en vie sont détenus et devraient être jugés en 2011.