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14-22 septembre 2011

France. Implication de proches du chef de l'État dans le volet financier de l'affaire Karachi

Le 14, le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke met en examen l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine pour complicité et recel d'abus de biens sociaux dans le volet financier de l'affaire Karachi. Celui-ci est soupçonné d'avoir indûment touché d'importantes commissions en marge de la conclusion de deux contrats d'armement signés en 1994 par la France avec le Pakistan, d'une part – pour la livraison de trois sous-marins Agosta –, et l'Arabie Saoudite, de l'autre – pour la fourniture de deux frégates Lafayette. Versées sous forme de rétrocommissions, ces sommes auraient pu servir en partie à financer la campagne électorale d'Édouard Balladur en 1995 – dont le président Nicolas Sarkozy était alors le porte-parole. L'attentat contre un bus de la Direction des constructions navales, à Karachi, en mai 2002, qui avait tué quatorze personnes dont onze Français, pourrait avoir été perpétré en guise de représailles à l'arrêt du versement des commissions aux intermédiaires pakistanais après l'élection de Jacques Chirac à la tête de l'État en 1995.

Le 21, le juge Van Ruymbeke met en examen Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du Budget, pour « recel d'abus de biens sociaux » dans le même dossier. Ce dernier, qui est un proche de Ziad Takieddine, est accusé, notamment par les déclarations de son ex-épouse la princesse Hélène de Yougoslavie, d'avoir récupéré des fonds occultes destinés à la campagne électorale d'Édouard Balladur.

Le 22, Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet et ancien directeur de la campagne d'Édouard Balladur, et proche de l'actuel chef de l'État, est également mis en examen dans cette affaire pour « complicité d'abus de biens sociaux ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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