14-23 août 2019
Tunisie. Arrestation d’un candidat à l’élection présidentielle
Le 14, l’Instance supérieure indépendante pour les élections publie la liste des vingt-six candidats sélectionnés en vue de l’élection présidentielle anticipée de septembre, organisée à la suite du décès du président Béji Caïd Essebsi en juillet. Parmi ceux-ci figurent notamment le Premier ministre Youssef Chahed, l’avocat Abdelfattah Mourou, candidat du parti islamiste Ennahda qui concourt pour la première fois à l’élection présidentielle, l’homme d’affaires Nabil Karoui, qui fait l’objet d’une enquête judiciaire, l’avocate Abir Moussi, ancienne membre du Rassemblement constitutionnel démocratique, la formation – dissoute – de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali, et le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi, candidat de Nidaa Tounès.
Le 22, Youssef Chahed annonce qu’il délègue ses prérogatives à son ministre de la Fonction publique Kamel Morjane jusqu’à la fin de la campagne électorale.
Le 23, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Tunis émet un mandat de dépôt contre Nabil Karoui dans le cadre d’une affaire d’évasion fiscale et de blanchiment. Le favori des sondages en vue de l’élection présidentielle est arrêté. L’affaire découle d’une plainte déposée en 2016, dont l’instruction a été récemment réactivée – Nabil Karoui et son frère Ghazi, également arrêté, ont été inculpés en juillet. En juin, Youssef Chahed avait fait adopter une nouvelle loi électorale qui aurait interdit la candidature de Nabil Karoui, mais que le président Béji Caïd Essebsi, dont l’homme d’affaires était proche, avait refusé de signer.