14-23 juin 1995
Russie. Assaut de Boudennovsk par un commando tchétchène et ouverture de négociations à Grozny
Le 14, un commando tchétchène de quelque deux cents hommes investit Boudennovsk, une ville de 50 000 habitants située à une centaine de kilomètres au nord de la république sécessionniste de Tchétchénie. Les assaillants sont dirigés par Chamil Bassaev, numéro trois dans la hiérarchie rebelle, qui affirme agir sans l'aval du président tchétchène Djokhar Doudaev, à seule fin d'obtenir l'arrêt des combats en Tchétchénie. Après l'assaut, qui fait une centaine de morts, le commando se replie dans l'hôpital de la ville où il retient en otage plus d'un millier de personnes.
Le 17, sur l'ordre du président Boris Eltsine, les forces russes donnent l'assaut à l'hôpital, malgré la présence des otages. Meurtrière et inefficace, l'opération est vivement critiquée par la population.
Le 18, le Premier ministre Viktor Tchernomyrdine accepte les exigences de Chamil Bassaev : il promet d'imposer un cessez-le-feu en Tchétchénie, d'ouvrir des négociations avec les indépendantistes et d'offrir un sauf-conduit aux membres du commando.
Le 19, le commando tchétchène libère les personnes retenues dans l'hôpital et quitte Boudennovsk à bord d'autocars, accompagné de cent cinquante « otages volontaires ». Le même jour, les représentants du président Doudaev et ceux de Moscou engagent des négociations à Grozny sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Le 21, le commando regagne les montagnes tchétchènes après avoir libéré ses derniers otages.
Le 23, le cessez-le-feu est prolongé sine die.