14-24 septembre 1981
France. Précisions sur la politique du gouvernement
Le 14, à l'Institut des hautes études de défense nationale (I.H.E.D.N.), Pierre Mauroy définit la politique de défense de son gouvernement. La France restera fidèle à l'Alliance atlantique, refusera l'isolement neutraliste, modernisera sa force de dissuasion stratégique et son armement nucléaire tactique (sans exclure la perspective de la bombe à neutrons) et maintiendra la durée du service militaire à un an.
Le 15, le Premier ministre présente à l'Assemblée nationale son programme de politique générale, axé principalement sur la lutte contre le chômage.
Le 23, François Mitterrand déclare, devant le Conseil des ministres, que « tout ne peut être réalisé en même temps » et demande à ses ministres d'éviter tout décalage « entre ce qui est dit et ce qui est fait ».
Le 24, le président de la République tient à l'Élysée sa première conférence de presse. En deux heures quarante – durée record de la Ve République – il développe sa conception de la politique économique et étrangère, et aborde également des problèmes de société. Sur le premier point, l'idée maîtresse est la lutte contre le chômage par la croissance sociale. La maîtrise des instruments économiques justifie les nationalisations. Il faut reconquérir le marché intérieur et relancer l'investissement – un vibrant appel aux chefs d'entreprises est lancé à ce sujet. En politique étrangère, et peu de jours avant son voyage en Arabie Saoudite, François Mitterrand estime que le plan de paix saoudien pour le Proche-Orient est « l'un des éléments les plus positifs de ces dernières années ». Il réaffirme que l'objectif est de parvenir à contribuer au développement du Tiers Monde à concurrence de 0,7 p. 100 du P.N.B., dont 0,15 p. 100 pour les pays les plus pauvres. Par ailleurs, le président de la République souhaite que Paris accueille en 1989, pour le bicentenaire de la Révolution française, une exposition universelle.