14-27 juillet 2016
France. Attentat meurtrier à Nice
Le 14, à Nice (Alpes-Maritimes), à la fin du feu d’artifice tiré à l’occasion de la fête nationale, un homme au volant d’un camion franchit la barrière interdisant l’accès à la promenade des Anglais et fonce sur la foule sur une distance de près de deux kilomètres, tuant quatre-vingt-quatre personnes, avant d’être abattu par les policiers. Une autre victime succombera à ses blessures le 4 août.
Le 15, quelques heures après le drame, le président de la République François Hollande affirme le « caractère terroriste » de l’attaque et annonce son intention de prolonger l’état d’urgence – qui devait s’achever le 26 –, de faire appel à la réserve opérationnelle pour soulager policiers et gendarmes, et de renforcer les actions de la France en Syrie et en Irak. Le tueur est un Tunisien titulaire d’un permis de séjour et domicilié à Nice, Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Placé sous contrôle judiciaire pour des faits de violence, il était inconnu des services de renseignement. Tandis que le chef de l’État décrète trois jours de deuil national, la plupart des responsables de l’opposition de droite critique l’exécutif et appelle au renforcement des mesures sécuritaires. Christian Estrosi en particulier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et premier adjoint de Nice, dénonce le nombre insuffisant de policiers déployés dans la ville à l’occasion du 14-juillet.
Le 16, l’organisation État islamique (EI) revendique l’attentat, affirmant que son auteur « avait répondu aux appels à viser des citoyens des États de la coalition qui combat l’EI » qu’elle a émis en septembre 2014, puis de nouveau en mai 2016. L’enquête révèle « un intérêt certain et récent » de l’auteur de l’attaque pour la mouvance djihadiste, en dépit d’un comportement non respectueux des préceptes religieux.
Le 21, le Parlement vote pour la troisième fois la prorogation, cette fois pour six mois, de l’état d’urgence instauré au lendemain des attentats terroristes de novembre 2015 et renforce largement ses dispositions.
Le 21 également, cinq personnes soupçonnées d’avoir aidé Mohamed Lahouaiej Bouhlel à préparer son attaque pendant plusieurs mois sont mises en examen.
Le 27, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) rend public le rapport demandé par le ministre de l’Intérieur, visant à évaluer le dispositif de sécurité mis en place sur la promenade des Anglais. L’IGPN estime que le dispositif policier « n’était pas sous-dimensionné », mais « n’était pas adapté » à ce type d’attaque. Elle relève en outre une « formalisation insuffisante des échanges entre la sécurité publique et la police municipale » à l’origine d’une mauvaise coordination de la préparation de l’événement. Elle attribue la polémique relative à l’importance des effectifs de la police nationale sur la promenade des Anglais à « une interprétation des informations peut-être pas complètement stabilisées qui ont été rapidement fournies dans un souci de transparence ».