14-27 juin 1983
Chili. Mouvements de protestation
Le 14, de nouvelles manifestations hostiles au régime militaire ont lieu au Chili. Cette journée de protestation est, selon les syndicats organisateurs, plus massive et de nature plus clairement politique que celle du 11 mai. Dans les quartiers pauvres et à l'université de Santiago, les manifestants s'affrontent violemment aux forces de l'ordre : trois d'entre eux sont tués et une vingtaine sont blessés par balles. Mille trois cent cinquante et une personne sont arrêtées dont six cent trente-quatre à Santiago.
Le 15 à l'aube, Rodolfo Seguel, président de la puissante Confédération des travailleurs du cuivre et du Commandement national des travailleurs, l'intersyndicale formée en mai et regroupant les cinq principales organisations du pays, est arrêté.
À partir du 16, des grèves ont lieu dans plusieurs mines de cuivre ; l'état de siège est rapidement décrété dans les mines tandis qu'une trentaine de dirigeants syndicaux et plus de trois mille ouvriers sont licenciés.
Le 17, le général Pinochet rappelle, dans une allocution télévisée, que toute activité politique reste interdite et prévient les syndicats que tout « activisme » sera sévèrement sanctionné.
Le 20, la plupart des organisations syndicales appellent à une grève générale illimitée à partir du 23. Les transporteurs et les camionneurs, dont le rôle avait été déterminant dans la chute du gouvernement Allende en 1973, se sont joints au mouvement. Adolfo Quinteros, président du Syndicat national des propriétaires de camions, arrêté le 21, est libéré le 22.
Le 23, la grève générale se révèle un échec, surtout en raison de la très stricte censure imposée à la presse. Le mouvement n'est largement suivi que par les étudiants de Santiago et par les camionneurs et, dès le 26, la grève est « suspendue ».
Le 27, le général Pinochet annonce qu'il ne tolérera désormais plus aucune manifestation.