14-27 novembre 1991
Cambodge. Retour du prince Norodom Sihanouk à Phnom-Penh
Le 14, le prince Norodom Sihanouk revient à Phnom-Penh en tant que président du Conseil national suprême (C.N.S.), chargé de symboliser la souveraineté du Cambodge pendant la période transitoire. Il avait dû y vivre en résidence surveillée pendant trois ans, sous le règne des Khmers rouges, avant d'être évacué par les Chinois le 6 janvier 1979, à la veille de la prise de la ville par les Vietnamiens.
Le 16, au cours d'un meeting populaire, le prince Sihanouk félicite le Premier ministre pro-vietnamien Hun Sen de son action. Se désolidarisant des Khmers rouges et du F.N.L.P.K. de Son Sann, avec lesquels il était allié depuis treize ans, il envisage une coalition entre les sihanoukistes et les pro-vietnamiens.
Le 17, une délégation khmère rouge, ayant à sa tête Son Sen, membre du C.N.S., arrive à son tour dans la capitale. Les Khmers rouges sont accusés d'être responsables de la mort de plus d'un million de personnes entre 1975 et 1978.
Le 20, le prince Sihanouk est officiellement reconnu par toutes les factions cambodgiennes comme chef de l'État, jusqu'à la tenue, en 1993, d'une élection présidentielle libre.
Le 22, Roland Dumas, ministre français des Affaires étrangères, commence par Phnom-Penh une tournée dans l'ex-Indochine. C'est la première personnalité occidentale à se rendre au Cambodge pour s'entretenir avec le prince Sihanouk depuis le retour de celui-ci. Roland Dumas se rend ensuite au Vietnam et au Laos.
Le 27, une manifestation hostile aux Khmers rouges suit l'arrivée à Phnom-Penh du principal de leurs dirigeants, Khieu Samphan. Pour éviter d'être lynchés par la foule, Khieu Samphan et Son Sen sont évacués vers Bangkok (Thaïlande). En 1991, ils ne reviendront à Phnom-Penh que le 31 décembre pour quelques heures afin d'assister à la première réunion du C.N.S. dans la capitale cambodgienne.