14-28 février 2019
Inde - Pakistan. Regain de tension
Le 14, un attentat-suicide à la voiture piégée contre un convoi militaire fait au moins quarante morts à Pulwama, dans l’État indien du Jammu-et-Cachemire. L’attaque est revendiquée par le groupe islamiste Jaish-e-Mohammed (JeM) que New Delhi accuse Islamabad de soutenir. L’attentat soulève une très vive émotion en Inde où des élections législatives sont prévues en avril et mai. Au cours des dernières années, la répression des autorités s’est accrue dans cet État majoritairement musulman, parallèlement à l’intensification de l’activité des indépendantistes cachemiris.
Le 26, l’Inde annonce avoir procédé à une « frappe préventive » contre un camp d’entraînement du JeM à Balakot, dans le nord du Pakistan. Il s’agit des premières frappes aériennes indiennes sur le territoire pakistanais depuis la guerre de décembre 1971 entre les deux pays. Islamabad minore les dégâts causés. Dans le même temps, les armées indienne et pakistanaise échangent des tirs le long de la ligne de démarcation séparant les deux pays, tandis que les forces de sécurité indiennes multiplient les arrestations de militants séparatistes dans le Jammu-et-Cachemire.
Le 27, les deux États nucléaires prétendent avoir abattu des appareils de l’aviation adverse au-dessus de leur territoire. Un pilote indien est retenu prisonnier.
Le 28, le Premier ministre pakistanais Imran Khan annonce la libération du pilote indien, évoquant « un geste pour la paix ». Les responsables militaires indiens se disent toutefois « prêts à réagir » à de nouvelles provocations du Pakistan. Le pilote regagne l’Inde le lendemain.