14-29 août 1986
U.R.S.S.. Analyse des causes et des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl
Le 14, l'U.R.S.S. remet à l'Agence internationale de l'énergie atomique (A.I.E.A.) un rapport sur le déroulement de l'accident survenu le 25 avril à la centrale nucléaire de Tchernobyl. Ce document décrit, pour la première fois, l'enchaînement des circonstances ayant conduit à la catastrophe : des « erreurs humaines » ont eu lieu lors de contrôles expérimentaux sur le réacteur no 4.
Le 21, lors d'une conférence de presse donnée à Moscou, Andronik Petrossiants, président du comité d'État pour l'utilisation de l'énergie nucléaire, reconnaît que l'accident a été provoqué par l'atmosphère « d'irresponsabilité, d'incurie et d'indiscipline » qui régnait à la centrale. Si elle dénote un ton nouveau dans les déclarations officielles soviétiques, cette révélation, en accablant l'équipe en place à Tchernobyl, évite de remettre globalement en cause la politique nucléaire de l'U.R.S.S. Des précisions sont fournies sur le bilan de la catastrophe : trente et une personnes sont mortes et sur les deux cent trois malades irradiés trois sont dans un état grave. D'autre part, les cent trente-cinq mille personnes évacuées ne pourront regagner la région avant au moins quatre ans.
Du 25 au 29, les experts internationaux du nucléaire se réunissent à Vienne (Autriche), sous les auspices de l'A.I.E.A., pour une conférence consacrée à la catastrophe et à ses conséquences. Valery Legasov, chef de la délégation soviétique, souhaite une coopération internationale efficace afin de prévenir de nouveaux accidents. Selon le rapport soviétique, la radioactivité pourrait être à l'origine de vingt-quatre mille décès par cancer dans les soixante-dix années à venir, chiffre jugé tout à fait excessif par des experts occidentaux. Au terme des débats, treize recommandations sont adoptées, visant à accroître les échanges d'informations et la coopération internationale en matière de sécurité nucléaire.