14-30 novembre 1997
Israël - Autorité palestinienne. Impatience américaine et nouveau plan de retrait israélien
Le 14, lors d'une rencontre à Londres, le secrétaire d'État américain, Madeleine Albright, accuse le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de porter « atteinte aux intérêts américains dans la région » en continuant à bloquer le processus de paix israélo-palestinien. Washington exige notamment la suspension de la colonisation juive et un retrait significatif de l'armée israélienne présente dans les territoires occupés, comme preuve de la bonne volonté de Jérusalem.
Du 16 au 18 se tient à Doha (Qatar), le quatrième forum Proche-Orient – Afrique du Nord, rencontre économique destinée à accompagner le processus de paix israélo-palestinien. Signifiant leur mécontentement face au blocage de ce dernier, les principaux pays arabes n'appartenant pas au « front du refus » – Arabie Saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Maroc – boycottent la réunion. Cet échec représente un revers pour la diplomatie américaine.
Le 30, le gouvernement israélien adopte un plan de redéploiement militaire en Cisjordanie qui prévoit un seul retrait, au lieu des trois prévus par l'accord d'Hébron conclu en janvier qui devaient s'échelonner jusqu'à la mi-1998. L'ampleur du retrait est imprécise – on évoque de 6 à 8 p. 100 des territoires occupés – et sa date non fixée. En échange de cette proposition, Jérusalem exige que l'Autorité palestinienne s'engage à renforcer la lutte contre le terrorisme, à obtenir de l'O.L.P. qu'elle achève la modification de sa charte, et à livrer à Israël certains suspects palestiniens. Enfin, l'Autorité doit accepter d'entamer aussitôt des négociations sur le statut définitif des territoires occupés. Destiné à satisfaire l'impatience des États-Unis et à mater la rébellion d'une partie des « barons » du Likoud, qui reprochent au Premier ministre sa mainmise sur le parti, ce texte est rejeté par Yasser Arafat, président de l'Autorité.
