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14-30 octobre 1983

États-Unis - Grenade. Débarquement des forces américaines dans l'île de la Grenade

Le 14, Maurice Bishop, Premier ministre de la Grenade, est destitué par le comité central de son parti, le New Jewel Movement. Maurice Bishop aurait été soupçonné de vouloir se rapprocher des États-Unis.

Le 19, libéré par la foule alors qu'il était en résidence surveillée, Maurice Bishop est assassiné ainsi que trois ministres et deux dirigeants syndicaux. Le soir même, le général Hudson Austin, commandant en chef des forces de sécurité et membre du comité central du N.J.M., annonce qu'un conseil militaire révolutionnaire qu'il dirige assume tous les pouvoirs.

Le 25, deux mille marines américains débarquent à la Grenade, accompagnés par trois cents soldats originaires de six îles indépendantes voisines : la Jamaïque, la Barbade, Antigua, la Dominique, Sainte-Lucie et Saint-Vincent. Washington justifie l'opération en affirmant qu'il fallait sauver le millier de citoyens américains présents dans l'île. Les troupes sont plutôt bien accueillies par la population de l'île, scandalisée par l'assassinat de Maurice Bishop qui était très populaire. Par contre, une forte résistance est opposée par les forces de sécurité grenadiennes ainsi que par les ouvriers cubains qui se révèlent de bons soldats. Des renforts américains sont envoyés dans l'île : leur effectif atteindra jusqu'à six mille hommes. Dix-huit soldats américains sont victimes des combats et quatre-vingt-onze sont blessés. D'autre part, une centaine de Cubains et de Grenadiens sont tués. Plus de sept cents Cubains sont faits prisonniers, dont cinquante-sept blessés.

Le 27, le président Reagan dans une allocution de trente minutes à la télévision sur le Liban et sur la Grenade affirme que Moscou apporte un « soutien direct » à la violence dans les deux pays, et que Grenade était « une colonie soviéto-cubaine dont on était en train de faire un bastion pour exporter la terreur et miner la démocratie ».

À la suite de ce discours, les sondages indiquent que 85 p. 100 des Américains approuvent l'intervention.

Le 28, au Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis opposent leur veto à une résolution « déplorant » l'intervention. Onze pays, dont la France, votent le texte. Le Royaume-Uni, qui a critiqué les interventions, s'est abstenu, ainsi que le Zaïre et le Togo.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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