14-31 août 1983
Pakistan. Campagne de désobéissance civile
Le 14, à l'initiative du Mouvement pour la restauration de la démocratie (M.R.D.), regroupement de huit formations politiques de l'opposition laïque, dont le Parti du peuple pakistanais (P.P.P.) de l'ancien président Ali Bhutto, commence une campagne de désobéissance civile. Les manifestants exigent la levée immédiate de la loi martiale imposée depuis six ans et dénoncent les fausses promesses du général Zia Ul Haq qui a annoncé, le 12, le « retour à la démocratie dans un délai de dix-huit mois ».
Le 17, des affrontements entre manifestants et policiers font plusieurs morts et de nombreux blessés ; d'autre part, des dirigeants politiques, dont la bégum Wali-khān, présidente du M.R.D., sont arrêtés. Plusieurs autres opposants et des chefs religieux, sympathisants du M.R.D., se font volontairement arrêter.
Les 20 et 21, l'agitation se poursuit dans la province du Sind et un porte-parole du gouvernement indique que sept cent quinze personnes ont été arrêtées depuis le début de la campagne ; l'opposition, elle, fait état de trois mille arrestations et de trente morts.
Le 22, l'agitation tourne à l'émeute dans la province méridionale du Sind : des bâtiments administratifs sont incendiés.
Le 24, alors que l'agitation antigouvernementale semble s'essouffler, Mme Ali Bhutto, veuve de l'ancien Premier ministre, lance de Londres un appel où elle invite le peuple à la lutte contre le régime militaire et demande au général Zia de démissionner immédiatement.
Le 29, le général Zia quitte le Pakistan pour une visite officielle en Turquie.
Le 31, la province du Sind a pratiquement retrouvé son calme. Le gouverneur de la province annonce l'arrestation de seize cents personnes.