14-31 janvier 1991
U.R.S.S.. Remaniement gouvernemental et sévères mesures économiques
Le 14, sur proposition de Mikhaïl Gorbatchev, le Soviet suprême élit, par deux cent soixante-dix-neuf voix contre soixante-quinze, Valentin Pavlov au poste de Premier ministre, où il succède à Nikolaï Ryjkov, victime d'une crise cardiaque en décembre. Économiste, ancien ministre des Finances et partisan d'une transition vers l'économie de marché, le nouveau chef du gouvernement n'est pourtant pas un réformateur d'avant-garde.
Le 15, la démission d'Edouard Chevardnadze, annoncée le mois précédent, est officiellement acceptée. Alexandre Bessmertnykh, ambassadeur d'U.R.S.S. à Washington, lui succède à la tête de la diplomatie soviétique.
Le 22, le retrait de la circulation des grosses coupures (billets de 50 et de 100 roubles) est décidé par décret. Destinée à lutter contre le trafic et le marché noir, cette mesure ruine en fait de nombreux petits épargnants, contraints de thésauriser les billets de banque à défaut de placements sûrs.
Le 26, un décret présidentiel autorise le K.G.B. à perquisitionner dans toutes les entreprises du pays, afin de lutter contre les économies parallèles et le marché noir. Cette mesure et celle entérinée le 29, autorisant dans les rues des villes des patrouilles mixtes de policiers et de militaires en armes, font craindre que la démocratisation du régime marque le pas.
Le 31, réuni à Moscou en présence du commandement militaire, le plénum du Comité central du P.C.U.S. appelle au « rétablissement de l'ordre constitutionnel ». Regroupant les représentants de la nomenklatura, le Parti est resté bien structuré et, dans le climat délétère de la société soviétique, il reprend une certaine vigueur qui n'est pas sans inquiéter les réformateurs.
