14 avril 1998
France. Privatisation du C.I.C. et de Thomson-C.S.F
Le gouvernement annonce la vente du C.I.C., groupe de banques régionales, au Crédit mutuel. Le groupe mutualiste acquerra 67 p. 100 du capital de la filiale du G.A.N. pour 13,4 milliards de francs, ce qui valorise le C.I.C. à quelque 20 milliards. Le G.A.N., dont la privatisation prochaine est annoncée, conservera le reste du capital de la banque privatisée. Les salariés pourront acquérir près de 10 p. 100 du capital. Le Crédit mutuel, qui s'est engagé à maintenir les emplois au C.I.C. jusqu'en 2003, est ainsi préféré à deux établissements commerciaux, la banque française Société générale et la néerlandaise A.B.N.-Amro. Une première tentative de privatisation avait échoué en novembre 1996, en raison de l'hostilité des syndicats et des élus locaux qui dénonçaient les risques pour l'emploi représentés par la candidature de la B.N.P.
Le 14 également, le Crédit agricole annonce le rachat de la banque Sofinco au groupe Suez-Lyonnaise. Le même jour sont annoncées les modalités de la privatisation, par apports d'actifs, du groupe électronique Thomson-C.S.F. Alcatel-Alsthom en détiendra 16,4 p. 100 du capital, Dassault Industries, 6 p. 100, et le groupe public Aérospatiale, 4 p. 100. La part du secteur public dans Thomson-C.S.F. tombera ainsi au-dessous de la barre des 50 p. 100 – l'État possédant toujours 42,9 p. 100 du capital, tandis que 28,7 p. 100 de celui-ci est placé en Bourse ; les 2 p. 100 restants iront aux salariés. Une précédente procédure de privatisation de Thomson-C.S.F. avait été interrompue en juillet 1997.