15-16 novembre 1999
Cuba. Agitation dissidente à l'occasion du sommet ibéro-américain
Les 15 et 16 se tient à La Havane le neuvième sommet ibéro-américain auquel participent seize chefs d'État et de gouvernement. Les jours précédents sont marqués par de nombreuses arrestations d'opposants qui souhaitent profiter de la présence, dans l'île communiste, de nombreuses délégations étrangères et de la presse internationale pour diffuser leurs revendications démocratiques. Porte-parole officieux de l'opposition en tant que président de la Commission cubaine des droits de l'homme et pour la réconciliation nationale – organisation sans existence légale –, Elizardo Sanchez dénonce « l'une des plus importantes vagues de répression politique des dernières années face à l'effervescence dans les milieux dissidents ». Le renforcement de la répression est notable depuis les lourdes condamnations prononcées en mars contre quatre opposants qui avaient publié, en 1997, un document intitulé La patrie appartient à tous. Le régime de Fidel Castro laisse toutefois « l'entière liberté de mouvement » aux délégations étrangères pour rencontrer les représentants de ces « micro-groupuscules contre-révolutionnaires » qui sont les « instruments et [les] créatures des États-Unis ». C'est ce que font les représentants du Nicaragua, du Costa Rica, du Portugal, du Mexique, de l'Espagne et de l'Uruguay. En désaccord avec le régime castriste, les chefs d'État nicaraguayen, costaricain et salvadorien ont refusé de se rendre à La Havane, contrairement au roi Juan Carlos qui est le premier souverain espagnol à se rendre dans l'île depuis le début la période coloniale. Celui-ci se prononce en faveur de la « démocratie totale ». La Déclaration de La Havane, approuvée par tous les participants, réaffirme « l'engagement de chacun des gouvernements de renforcer les institutions démocratiques, le pluralisme politique et le respect des droits de l'homme ».