15-18 mai 1997
France - Chine. Visite du président Jacques Chirac en Chine
Le 15, Jacques Chirac entame à Pékin la première visite du chef d'un grand État occidental depuis le massacre de la place Tiananmen, en juin 1989. Devant une assemblée d'hommes d'affaires français et chinois, il évoque l'enjeu que constitue le « plus grand marché du monde » et affirme que « l'Asie, et d'abord la Chine, dessinent le nouvel horizon de l'action extérieure de la France ».
Le 16, le président Chirac et son homologue chinois, Jiang Zemin, signent une Déclaration conjointe franco-chinoise pour un partenariat global. Le document évoque les accords de coopération ainsi que les contrats commerciaux conclus par les deux pays, notamment la commande ferme de trente avions Airbus pour un montant de 7,5 milliards de francs. La Déclaration dénonce, au nom de la « multipolarité », « toute tentative de domination dans les affaires internationales », ce qui ne peut viser que les États-Unis. Enfin, le texte affirme que « les efforts tendant à promouvoir [...] les droits de l'homme doivent s'exercer dans le respect [...] de [leur] universalité [...], tout en tenant pleinement compte des particularités de chacun ». Jacques Chirac, qui plaide en faveur du développement de l'État de droit en Chine, salue la double intention manifestée par Pékin d'adhérer à la convention internationale sur la protection des droits économiques, sociaux et culturels et à la convention sur les droits civils et politiques. Les démarches françaises en faveur de certains dissidents emprisonnés demeurent très discrètes.
Le 18, dans un discours prononcé à Shanghai, dernière étape de sa visite, le président français salue le « retour de [la Chine] sur la scène du monde, à la juste place qui doit être la sienne » et déclare que la France « souhaite l'accompagner dans ce processus historique ». Il affirme également qu'« une mise en œuvre exemplaire » du principe « un pays, deux systèmes » par Pékin à Hong Kong « facilitera l'unification » de la Chine, allusion à la récupération de Taiwan. Enfin, Jacques Chirac appelle Pékin au dialogue avec ses voisins afin de garantir la sécurité régionale.