15-19 août 1994
France. Arrestation du terroriste Carlos
Le 15, le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua annonce qu'Ilitch Ramirez Sanchez, alias Carlos, a été arrêté à Khartoum (Soudan) la veille et remis à la police française. Le Vénézuélien est l'un des principaux responsables des actions terroristes liées au conflit du Proche-Orient et commises en Europe de l'Ouest dans les années 1970 et 1980. Carlos serait impliqué, en France, dans les attentats contre le drugstore Publicis Saint-Germain, à Paris, en septembre 1974 ; contre le train express Toulouse-Paris en mars 1982 ; rue Marbeuf, à Paris, en avril 1982 ; à la gare Saint-Charles de Marseille, en décembre 1983. En juin 1975, il avait tué deux policiers venus l'arrêter, à Paris. Il serait aussi l'auteur, notamment, de la prise d'otages meurtrière perpétrée lors d'une réunion des ministres de l'O.P.E.P. à Vienne, en décembre 1975.
Le 16, le juge Jean-Louis Bruguière le met en examen dans le cadre de l'instruction sur l'attentat de la rue Marbeuf. Ses défenseurs, dont Me Jacques Vergès, protestent contre les conditions de son arrestation et de son transfert en France. Révélés par la presse, des documents provenant de la Stasi, la police secrète de l'ex-R.D.A., et remis à la justice française par les services allemands mettent en cause le rôle actif de Me Vergès auprès de Carlos dans le passé. Il aurait notamment servi d'émissaire auprès des autorités françaises, en 1982, en vue d'obtenir la libération de Magdalena Kopp – compagne de Carlos – et de Bruno Bréguet.
Le 19, Me Vergès réplique en accusant les services français d'avoir projeté de l'éliminer au début des années 1980. Diverses accusations sont portées contre le régime socialiste, qui aurait tenté de négocier avec les terroristes.