15-19 octobre 1992
Yougoslavie. Tension entre le pouvoir fédéral et les dirigeants serbes
Le 15, Milan Panić, Premier ministre de la « nouvelle Yougoslavie », se rend à Priština, capitale du Kosovo, où 90 p. 100 de la population est de souche albanaise. La tension reste vive entre le Kosovo et la Serbie depuis la suppression, en juillet 1990, de l'autonomie de la province. Lors d'un entretien avec Ibrahim Rugova, « président » de la « république du Kosovo » élu en mai, Milan Panić promet de favoriser le respect des droits spécifiques des Albanais de souche. Ibrahim Rugova s'engage en retour à faire participer les habitants du Kosovo aux élections serbes et fédérales. Les positions sur le statut de la province – autonomie au sein de la Serbie pour le Premier ministre fédéral, indépendance au sein de la fédération pour le leader albanais – restent toutefois inconciliables.
Le 16, devant le Parlement fédéral, Dobrica Cosić, président de la « nouvelle Yougoslavie », réclame la démission de son homologue serbe, Slobodan Milošević, qu'il justifie par le risque de guerre civile que fait courir, en Serbie, l'opposition des partisans d'une solution négociée à la crise yougoslave et des tenants d'un nationalisme dur.
Le 19, à Belgrade, la police serbe occupe les locaux du siège de la police fédérale, qu'elle revendique, témoignant de l'accentuation des tensions entre le pouvoir fédéral et la Serbie.