15-20 janvier 1990
C.E.E.. Les Douze face à l'évolution de l'Europe de l'Est
Les 15 et 16, les représentants des trente-quatre États intéressés par la mise en place de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.) se réunissent à Paris, sous la présidence de Jacques Attali, conseiller spécial du président de la République. La France avait fait adopter au Conseil européen de Strasbourg, en décembre 1989, le principe de la création de cette banque, dont l'activité pourrait débuter avant la fin de l'année.
Le 17, dans un discours devant le Parlement européen à Strasbourg, Jacques Delors, prenant acte de l'accélération du cours de l'histoire en Europe de l'Est, propose de commencer par resserrer l'union politique des Douze en créant entre eux une véritable « fédération » dont la Commission, qu'il préside, serait l'exécutif. Quant aux pays de l'Est, ils auraient la possibilité de conclure des « contrats d'association » avec la C.E.E. ainsi renforcée, la R.D.A. constituant toutefois un « cas spécifique » : si elle le souhaite, elle pourrait adhérer à la C.E.E.
Le 20, réunis à Dublin, les ministres des Affaires étrangères des Douze sont loin de se montrer unanimes sur cette idée d'adhésion est-allemande. Mais ils tombent d'accord pour accorder une aide alimentaire d'urgence à la Roumanie (40 millions d'écus, soit 280 millions de francs) ainsi qu'à la Pologne (28,8 millions d'écus, soit 200 millions de francs).