15-22 mai 1995
Israël - Autorité palestinienne. Suspension des expropriations de terres à Jérusalem-Est
Le 15, lors de l'ouverture de la session de la Knesset, le Premier ministre Itzhak Rabin réaffirme son intention de poursuivre « l'extension de la construction dans le « Grand Jérusalem » et de « ne pas ouvrir Jérusalem à la négociation », comme l'y oblige pourtant, « au plus tard à partir de mai 1996 », la Déclaration de principes israélo-palestinienne signée en septembre 1993. En avril, il avait annoncé la saisie de 53 hectares de terres appartenant à des Palestiniens, dans la partie arabe de Jérusalem. Depuis la conquête de Jérusalem-Est, en juin 1967, plus de 7 000 hectares de terres occupées ont été annexés par les autorités qui y ont construit des dizaines de milliers de logements réservés aux citoyens juifs.
Le 17, les États-Unis usent de leur veto au Conseil de sécurité de l'O.N.U., pour la première fois depuis 1990, afin d'empêcher l'adoption d'un projet de résolution qui demandait à Israël d'annuler les saisies de terres annoncées. Washington justifie sa décision par la volonté de ne pas laisser l'O.N.U. s'ingérer dans le processus de paix.
Le 17 également, le chef de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, demande aux députés arabes siégeant à la Knesset de renoncer au dépôt d'une motion de censure au sujet de ces expropriations. L'adoption de cette motion, que comptaient voter le Likoud et l'extrême droite, aurait provoqué la chute du gouvernement travailliste avec lequel le chef de l'O.L.P. entend poursuivre les négociations de paix.
Le 22, les députés arabes menaçant de passer outre la demande de Yasser Arafat, le gouvernement annonce la « suspension » des expropriations contestées.