15-24 avril 2008
France. Grève de travailleurs sans papiers en vue de leur régularisation
Le 15, à l'initiative de la C.G.T., quelque trois cents travailleurs sans papiers de cinq départements d'Île-de-France entament simultanément un mouvement de grève illimité, occupant plus d'une dizaine d'entreprises. Ils disposent de contrats de travail obtenus grâce à de faux papiers. La centrale syndicale, qui exige la régularisation des travailleurs sans papiers, a déjà mené plusieurs opérations de ce type – la dernière en date au restaurant parisien La Grande Armée, en février –, obtenant à chaque fois satisfaction.
Le 23, la C.G.T. dépose dans cinq préfectures d'Île-de-France plus de six cents demandes de régularisation de travailleurs sans papiers, tandis que le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux rappelle son refus de toute « régularisation massive » et prône « un examen au cas par cas en fonction de la réalité du contrat de travail, de la situation de l'emploi dans un secteur en tension ou d'un département ». De nombreux chefs d'entreprise des secteurs intéressés – travaux publics, restauration, hôtellerie, nettoyage – appuient ces demandes de régularisation. Au cours du mois, le nombre de grévistes et de demandes de régularisation s'accroît.
Le 24, lors de son intervention télévisée, le président Nicolas Sarkozy qualifie d'« hypocrites » les chefs d'entreprise qui demandent la régularisation de travailleurs étrangers sans papiers alors que de nombreux immigrés titulaires de titre de séjour sont au chômage. De leur côté, de nombreux patrons affirment avoir ignoré que les papiers présentés par leurs employés étaient faux.