15-25 mars 2016
Belgique. Arrestation de Salah Abdeslam et attentats meurtriers à Bruxelles
Le 15, une perquisition menée par la police antiterroriste à Forest, une des dix-neuf municipalités de Bruxelles, donne lieu à une fusillade au cours de laquelle un occupant de l’appartement visité est tué. Ce dernier sera identifié comme étant l’Algérien Mohamed Belkaïd, un des coordinateurs présumés des attentats commis en France en novembre 2015. Dans l’appartement sont retrouvés des armes et des détonateurs, ainsi que des empreintes du Français Salah Abdeslam, le dernier auteur des attentats de novembre encore en vie.
Le 18, la police antiterroriste interpelle Salah Abdeslam à Molenbeek-Saint-Jean, une autre municipalité de Bruxelles. La France, qui a lancé à son encontre un mandat d’arrêt européen, réclame son extradition.
Le 19, Salah Abdeslam est mis en examen pour « meurtres terroristes et participation aux activités d’un groupe terroriste ».
Le 22, une série d’attentats secoue la capitale. Vers huit heures, deux attentats-suicides visent l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem, dans la banlieue de Bruxelles. Environ une heure après, un autre attentat-suicide se produit dans la station de métro Maelbeek, située entre le siège du gouvernement et celui des institutions européennes. Le bilan est de onze morts à l’aéroport et de vingt morts dans le métro – quatre blessés décéderont les jours suivants. L’organisation État islamique revendique ces actions. Les autorités portent le niveau d’alerte terroriste à son maximum dans tout le pays et décrètent un deuil national de trois jours. Les deux kamikazes de l’aéroport seront identifiés comme étant Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui, et celui du métro comme étant Khalid El Bakraoui, frère du premier. Les trois hommes sont de nationalité belge. Les deux frères El Bakraoui sont liés aux auteurs des attentats de novembre 2015 en France. Najim Laachraoui en est un des coordinateurs et l’artificier présumé. La police recherche un homme qui accompagnait les deux kamikazes à l’aéroport. Certains observateurs dénoncent les défauts des mesures de protection mises en place par le gouvernement à la suite de la perquisition à Forest et de l’arrestation de Salah Abdeslam.
Le 23, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon et celui de la Justice Koen Geens remettent leur démission au Premier ministre Charles Michel, qui les refuse. Leur geste résulte des révélations relatives à leur inaction après l’expulsion d’Ibrahim El Bakraoui de Turquie, d’où il tentait de gagner la Syrie, en juillet 2015. Le gouvernement accepte la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’attitude du pouvoir face à la menace djihadiste.
Les 24 et 25, la police procède à l’arrestation de sept suspects dans la région bruxelloise.
Le 25, le gouvernement ramène le niveau d’alerte terroriste à 3, sur 4, afin de permettre la reprise du trafic dans le métro de Bruxelles.