15-25 novembre 2010
France. Révélations dans l'affaire de l'attentat de Karachi
Le 15, l'ancien ministre de la Défense Charles Millon (de 1995 à 1997) fait part au juge Renaud Van Ruymbeke, chargé du volet financier de l'affaire de l'attentat de Karachi, de son « intime conviction » de l'existence de rétrocommissions versées en marge du contrat de vente de sous-marins Agosta au Pakistan en septembre 1994. Une hypothèse avancée par l'instruction est que l'arrêt du versement de commissions à des intermédiaires pakistanais aurait été sanctionné par l'attentat qui avait fait quatorze morts, dont onze techniciens français de la Direction des constructions navales, à Karachi, en mai 2002. Au moment de l'établissement du contrat, Nicolas Sarkozy était ministre du Budget dans le gouvernement d'Édouard Balladur. À son arrivée à la tête de l'État, en 1995, Jacques Chirac avait demandé la révision des contrats d'armement en cours et la fin du système des commissions et rétrocommissions.
Le 25, entendu par le juge Van Ruymbeke, Dominique de Villepin, secrétaire général de la présidence de la République en 1995, fait part de ses « convictions très fortes » quant à l'existence de rétrocommissions dans l'affaire du contrat d'armement avec le Pakistan, tout en niant tout « lien entre l'attentat de Karachi et l'arrêt du versement des commissions ».