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15-26 décembre 1998

Irak. Intervention militaire américano-britannique

Le 15, le chef de la Commission spéciale des Nations unies sur le désarmement de l'Irak (Unscom), Richard Butler, remet au Conseil de sécurité un rapport sur la reprise de la coopération avec Bagdad à la suite de la crise survenue en novembre. Le document indique que « l'Irak n'a pas fourni la pleine coopération promise », ce qui compromet l'examen global de ses relations avec l'O.N.U. réclamé par Bagdad. Les États-Unis jugent le rapport de l'Unscom « très grave » et rappellent qu'ils peuvent procéder à des frappes aériennes « sans nouvelle autorisation du Conseil de sécurité ». Le personnel de l'Unscom quitte Bagdad.

Le 15 également, un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique, remis au Conseil de sécurité, indique que, dans ce domaine, l'Irak a fourni « le niveau nécessaire de coopération ».

Le 17, vers une heure du matin, les États-Unis assistés du Royaume-Uni engagent l'opération « Renard du désert » contre l'Irak qui est pilonné par des navires croisant dans le Golfe et par des bombardiers. Dans une déclaration, le président Bill Clinton justifie l'opération par la volonté d'« attaquer les programmes d'armement [...] de l'Irak et sa capacité militaire à menacer ses voisins ». Accusant Saddam Hussein de menacer « le bien-être de sa population, la paix de la région et la sécurité du monde », il annonce son intention de « poursuivre une stratégie à long terme pour contenir l'Irak et ses armes de destruction massive et travailler jusqu'au jour où l'Irak aura un gouvernement digne de sa population ». Le secrétaire général de l'O.N.U., Kofi Annan, qui n'a pas été informé du déclenchement de l'opération, déclare que « c'est un triste jour pour les Nations unies et pour le monde ». Paris déplore « l'engrenage qui a conduit aux frappes militaires ». Moscou et Pékin condamnent vigoureusement les bombardements, tout comme l'ensemble du monde arabo-musulman. Le Japon soutient l'opération « Renard du désert », alors que les membres de l'Union européenne et le Canada se montrent plus réservés.

Le 20, Washington et Londres annoncent la fin des bombardements. Ceux-ci ont duré quatre nuits au cours desquelles une centaine d'objectifs, principalement militaires, ont été visés et plus de quatre cents missiles de croisière ont été tirés, en plus des bombes larguées par les avions. Bagdad chiffrera à soixante-deux le nombre de soldats irakiens tués, estimant que le nombre des victimes civiles est plus important.

À partir du 21, le Conseil de sécurité se réunit sans que ses membres parviennent à dégager une position commune sur l'avenir des relations de l'O.N.U. avec Bagdad. L'Irak déclarera que l'Unscom ne sera plus autorisée à opérer sur son territoire. Il affirmera que la levée totale de l'embargo doit précéder toute négociation sur la poursuite des opérations de surveillance de son désarmement.

À partir du 26, divers incidents opposent des batteries antiaériennes irakiennes à des avions du dispositif américano-britannique de contrôle des zones d'exclusion aérienne établies dans le nord et le sud de l'Irak.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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