15-27 septembre 2012
France. Manifestations de musulmans intégristes
Le 15, quelques centaines de personnes, parmi lesquelles des salafistes, participent à une manifestation non autorisée près de l'ambassade des États-Unis à Paris, afin de protester contre la vidéo islamophobe américaine intitulée L'Innocence des musulmans, diffusée sur Internet, qui a déjà provoqué de graves troubles dans plusieurs pays musulmans. La police interpelle une centaine de personnes pour vérification d'identité.
Le 19, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo publie une dizaine de dessins illustrant le prophète Mahomet et des intégristes musulmans. En février 2006, le journal avait déjà reproduit des caricatures de Mahomet parues dans la presse danoise, ce qui avait suscité une vive colère dans le monde musulman. En novembre 2011, ses locaux avaient été incendiés à la suite de la parution d'un supplément intitulé Charia Hebdo. De nombreuses voix s'élèvent pour défendre la liberté de la presse; d'autres en appellent au sens des responsabilités dans le contexte actuel de tensions. Le gouvernement place les locaux de Charlie Hebdo sous protection policière et renforce la sécurité des représentations diplomatiques françaises dans une vingtaine de pays musulmans. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce l'interdiction – décision exceptionnelle – de nouvelles manifestations contre la vidéo islamophobe prévues le 22. De leur côté, les responsables musulmans de France appellent les fidèles au calme à l'occasion de la prière du vendredi et les encouragent à ne pas manifester.
Le 21, dans un entretien qui paraît la veille de l'ouverture de l'université d'été du Front national, la présidente du mouvement, Marine Le Pen, se prononce en faveur de l'expulsion de « tous les intégristes étrangers » et de l'interdiction du port du voile religieux comme de la kippa dans l'espace public, et notamment dans la rue.
Le 27, lors de l'inauguration de la mosquée de Strasbourg, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls salue « l'attachement aux valeurs de la République » dont témoigne « l'islam de France face aux instrumentalisations de tous bords ». Il ajoute qu'il « n'hésiterai[t] pas à faire expulser ceux qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs » et dénonce « le comportement des salafistes et autres groupes qui défient la République ».