15-29 avril 1989
Chine. Mort de Hu Yaobang et manifestations d'étudiants
Le 15, Hu Yaobang, ancien secrétaire général du Parti communiste, meurt d'une crise cardiaque. Ce vétéran de la « longue marche », réformiste et libéral, avait été limogé en janvier 1987 après des manifestations étudiantes.
Les 17 et 18, des milliers d'étudiants, rendant hommage à Hu Yaobang, manifestent place Tienanmen à Pékin, critiquant la lenteur des réformes et demandant la réhabilitation de l'ancien secrétaire général à titre posthume.
Le 19, en dépit d'une intervention des forces de l'ordre pour disperser les manifestants qui se tenaient devant le siège du parti et du gouvernement très tôt le matin, plusieurs milliers d'étudiants se retrouvent au milieu de la journée place Tiananmen avec des portraits de Hu Yaobang, devenu le symbole de la démocratie.
Le 22, les funérailles de Hu Yaobang se déroulent sous une forte protection policière. L'éloge funèbre est prononcé par Zhao Ziyang, chef du P.C., et non par Deng Xiaoping.
Le 25, tandis que la grève des cours se poursuit et que les étudiants tentent de créer une organisation indépendante, le P.C. chinois appelle à combattre les fauteurs de troubles responsables d'un « complot contre le Parti communiste et le système socialiste ».
Le 27, bravant à nouveau les autorités et les barrages de police, plusieurs centaines de milliers de manifestants envahissent pacifiquement le centre de Pékin en scandant des slogans en faveur de la démocratisation. C'est la plus grande manifestation antigouvernementale tenue à Pékin depuis quarante ans.
Le 28, le porte-parole du gouvernement reconnaît aux manifestants « sincérité et patriotisme » et propose d'ouvrir le dialogue à condition que les manifestations cessent et que les discussions passent par les voies hiérarchiques. Cependant, le lendemain, un éditorial du Quotidien du peuple lance une nouvelle mise en garde contre le « chaos ».