15-29 avril 2021
Russie. Intensification de la répression du mouvement d’Alexeï Navalny
Le 15, la justice condamne Lioubov Sobol, proche collaboratrice d’Alexeï Navalny, à un an de travaux d’intérêt général avec sursis, pour violation de domicile. En décembre 2020, elle s’était rendue chez un agent du FSB, un des empoisonneurs présumés de l’opposant en août 2020. Cette peine la rend inéligible.
Le 18, forts du soutien de quelque quatre cent soixante mille personnes sur Internet, les partisans d’Alexeï Navalny appellent à une mobilisation en faveur de l’opposant le 21, jour où le président Vladimir Poutine doit délivrer son adresse annuelle à la nation devant le Parlement. Interné depuis février dans un camp à régime sévère, Alexeï Navalny, dont l’état de santé se dégrade, a entamé une grève de la faim fin mars pour exiger d’être soigné.
Le 21, Vladimir Poutine annonce dans son discours que « les provocateurs qui menacent notre sécurité le regretteront ». Dans le même temps, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans une centaine de villes du pays.
Le 23, Alexeï Navalny, qui a obtenu d’être examiné par des médecins ne dépendant pas de l’administration pénitentiaire, interrompt sa grève de la faim.
Le 26, le procureur de Moscou ordonne la suspension des activités des « QG Navalny », les antennes régionales de l’opposant, qui sont accusés de « créer les conditions de la déstabilisation de la situation sociale et sociopolitique » en Russie. Le 27, les activités du Fonds de lutte contre la corruption (FBK), une ONG fondée par Alexeï Navalny, sont également suspendues.
Le 29, l’ancien chef du « QG Navalny » de la région d’Arkhangelsk, Andreï Borovikov, est condamné à deux ans et demi de prison pour diffusion de matériel pornographique. En 2014, il avait posté sur un réseau social un clip d’un groupe de métal allemand illustré par des scènes sexuelles parodiques.