15-29 juin 1982
Argentine. Remplacement du général Galtieri par le général Bignone à la tête de l'État
Le 15, des milliers de manifestants réunis sur la place de Mai à Buenos Aires demandent la démission du général Galtieri, rendu responsable de la défaite aux Malouines. Après l'intervention violente de la police, les protestations tournent à l'émeute. Mais le chef de l'État se déclare prêt à continuer les hostilités sur tous les fronts, diplomatique, politique et militaire, malgré la reddition des troupes argentines aux Malouines.
Le 17, l'état-major de l'armée demande à l'unanimité la démission du général Galtieri. Il est remplacé à la tête de l'armée par le général Nicolaides, qui n'est pas proche des libéraux. Ce n'est qu'ensuite que le général Galtieri accepte de renoncer à ses fonctions à la tête de l'État. Le général Saint-Jean, ministre de l'Intérieur, assure l'intérim.
Le 22, après plusieurs jours de débats houleux au sein des forces armées, le général Bignone est nommé président de la République. Protestant contre cette désignation, imposée par l'armée de terre, le général Lami Dozo et l'amiral Anaya, commandants en chef de l'aviation et de la marine, renoncent à faire partie de la junte militaire, organe suprême du pays. La junte, avant de se dissoudre, demande que « tous les secteurs de l'activité nationale » soient associés au pouvoir pendant la période de transition jusqu'au 29 mars 1984, date prévue pour le retour à la démocratie.
Le 24, le général Bignone réunit les dirigeants des principaux partis politiques dans les locaux du Congrès, fermés depuis six ans. Il leur promet que le 1er juillet, jour de son entrée en fonction, les activités politiques et syndicales, suspendues depuis le coup d'État militaire du 24 mars 1976, seront à nouveau autorisées.
Le 29, le futur chef de l'État rend publique la composition de son gouvernement. Sur dix titulaires, il n'y a qu'un seul militaire, le général Llamil Reston, nommé ministre de l'Intérieur.